Une fois les premières fleurs ouvertes, les méligèthes ne creusent plus et se nourrissent du pollen accessible et ne provoquent plus de dégâts affectant le rendement.
Il est facile pour les exploitants agricoles de raisonner les traitements insecticides grâce à des comptages dans des bassines jaunes (couleur attirant les insectes) et des comptages sur plants.
Pour une agriculture conventionnelle, le protocole peut paraître simple, en revanche la lutte biologique semble à court de techniques.
Cultures intercalées en bandes
L'équipement
utilisé pour l'agriculture conventionnelle peut être utilisé pour des cultures organisées en rangées alternant entre deux espèces. Le bénéfice est notable même avec de larges rangs, qui voient une augmentation relativement importante des populations de prédateurs des pestes. Ainsi, dans des bandes alternantes larges de (27 m à 36 m de blé d'hiver et de colza, les populations de larves de M. aeneus sont réduites de 20% et les populations de puceron du blé de
50% (en comparaison à des monocultures classiques). En parallèle, le taux de parasitisme des pucerons du blé passent de 10% en monocultures à 25% en cultures en bandes ; le nombre de M. aeneus parasités est plus élevé au centre de la bande de colza.
Cultures-pièges
Le semis de bandes de moutarde blanche (plante proche du colza et fleurissant plus tôt) pourrait être une solution passagère, les méligèthes se positionnant préférentiellement vers les fleurs ouvertes. Dans cette
même optique, le mélange d'une variété de colza très précoce (ES Alicia) à hauteur de 5 à 7% dans la variété d'intérêt permet de détourner les méligèthes de la variété d'intérêt aux stades vulnérables.
Des essais en plein champ faits en Estonie en 2009 et 2010 sur le colza de printemps, la moutarde noire (Brassica nigra), la roquette (Eruca sativa) et le radis (Raphanus sativus), montrent qu'en tout début de croissance végétative le méligèthe est plus
attiré par la moutarde noire et le radis que par le colza. Au stade des bourgeons et de la floraison, la moutarde noire est la plante la plus attirante des quatre et la roquette est la moins attirante. Pour ce qui concerne la ponte de l'insecte, la moutarde noire est là aussi sa plante préférée. Dans cette hiérarchie des choix, le colza reste cependant dans la plupart des cas en deuxième position et généralement proche
de la moutarde noire. Par ailleurs toutes ces plantes se développent à des rythmes différents - la moutarde noire étant en général la plus précoce - ; pour une utilisation comme culture-piège, cette différence doit être prise en compte et les moments de plantation soigneusement et précisément étudiés.
On peut noter qu'une expérience comparative de même type a été menée par Ekbom et Borg (1996) et que les résultats ont été opposés, démontrant une préférence
des larves de M. aeneus pour le colza plutôt que pour la moutarde noire ; mais selon Veromann et al. (2012) ces essais ont été réalisés en laboratoire en non en plein champ.
De même, Ulber (2007) a trouvé que la ponte de l'insecte sur Brassica napus, B. campestris et B. juncea (moutarde brune) était plus importante que sur B. nigra, Sinapis alba (moutarde blanche) et Crambe abyssinica (en) ; mais le comptage des
larves a été effectué à des périodes différentes selon les plantes, ce qui fausse les résultats.
Poudre de roche
D'après les essais à grande échelle menés par le FIBL (Suisse) en 2011 et 2012, l'utilisation sur bourgeons floraux de klinoptilolith (poudre de roche) avec un agent mouillant (huile de pin) semble être une alternative rentable dans le cas où aucun autre facteur limitant ne prétérite le rendement du colza (azote, second ravageur, etc.).